Le Maldives Pro 2024
Quelques mois avant la compétition, je décide de partir avec la fine équipe réunionnaise aux Maldives : Milpo et Claude. Après un périple assez long en avion — alors qu’on n’est pas si loin — j’atterris enfin sur l’île principale, Malé. Une ville bruyante, un climat humide et des scootéristes sans casque. Beaucoup de scootéristes sans casque.
Ayant pas mal voyagé dans ma courte existence, j’avoue que la population que j’avais en face de moi était assez originale. Un pays musulman avec des habitants aux traits indiens, une ambiance singulière.
Arrivés trois jours avant le début du contest, Claude et Milpo s’entraînent à fond. Le spot ? Un peak droite-gauche, une vague pleine d’eau selon la marée. Très fun. Un boukik bis. Tonton Claude s’en est donné à cœur joie.
Les jours passent et les conditions se dégradent, malheureusement. Mais ça score quand même. Des riders venus des quatre coins du globe assurent le show. Les Portugais, très solidaires entre eux, échangent naturellement avec les Brésiliens, eux aussi venus en nombre.




Contre toute attente, haut comme trois pommes, Vixente Campos s’impose. Très surpris par son surf : radical, créatif, et surtout discret. Je pense que c’est le rider qui m’a le plus marqué. Membre de la team Morey aux côtés de Pierre-Louis Costes, il n’a rien à envier aux plus grands.
Les Japonaises aussi étaient au rendez-vous. Namika, Saari… Un style similaire entre elles, typiquement japonais : spins, reverses pour temporiser, bons rollos, des palmes symétriques, une glisse un peu old school finalement.
Monsieur Dave Hubbard. Première rencontre : il me sort direct des lyrics en créole. Très marqué par La Réunion, il m’en parle pendant dix bonnes minutes. Avec mon anglais approximatif, je me débrouille pour lui expliquer que le surf reprend peu à peu sur l’île. Très touché par la mort de Mathieu Schiller, qu’il avait rencontré, il ne pense pas revenir de sitôt. Un “Nartrouv Migliss” de sa part que je n’oublierai jamais. Légendaire.


Le grand gagnant de la compétition : Armide. Gentil, souriant, et surtout imprenable. Petites vagues, grosses vagues, droites, gauches, onshore, offshore… Il score malgré tout. Pas pour rien qu’il a fini champion du monde cette année-là.
Après avoir bataillé dans 1 mètre de vagues contre PLC, Claude sort de sa série assez frustré. Quant à Milo, il atteint les demi-finales avec une belle troisième place. Pas mal pour une première compète internationale !
Après la série de Milo, on décide de partir vers une île au nord de Malé : Thulusdhoo. Immédiatement, une autre ambiance. Soleil, nature, et des Allemands bourrés qui font du karaoké sous l’hôtel. Classique.
On loue des moussus et on part ragasser des kooks un peu partout pendant deux jours. Le rêve. C’était aussi l’anniversaire de Clément. Un groupe de Français débarque en speedboat, armés de 8 pieds, sur une gauche face à un resort, avec du gros son. On ragasse tout le monde, sans exception. Ça rosh fort, mais on rigole entre nous, sous la lumière violette-orange du sunset. M’en souviendrai toute ma vie.

Article : Yaya